samedi 24 janvier 2009

Vêtement & Textile : Sources & Ressources

Le projet Vêtement & Textile : Sources & Ressources propose la création d'un réseau collaboratif d'émulation et d'échanges de connaissances et de ressources sur l'histoire du vêtement, des matières et des accessoires textiles. Présenté par l'UMR 5594, ARTeHis, Archéologie, histoire, cultures, sociétés (responsable du projet : Sophie Jolivet, chercheuse associée) en 2007, il a reçu le soutien de la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon, en tant que projet émergent en 2008.

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jeudi 1 janvier 2009

L'historien et les modes

Enregistrement des conférences données à l’occasion de la semaine de l’histoire de l’ENS de la rue d’Ulm, consacrée à l’historien et les modes (mi 2008).

Sixième semaine de l’histoire, organisée par le Département d’histoire de l’École normale supérieure

La mode, objet d’histoire ?
 Au-delà de l’aspect "glamour" de la mode, la polysémie du terme met en question la pratique historienne. Si le métier de l’historien est de rendre compte du changement, la mode n’est-elle pas un objet privilégié pour lui ? Quelles approches adopter, cependant, pour échapper à la simple chronique et comprendre des phénomènes dont l’évolution semble s’accélérer depuis le XXe siècle (ainsi pour les modes vestimentaires) ? La mode est-elle un phénomène spécifiquement moderne ?
L’histoire sociale et économique, l’histoire du corps, l’histoire des représentations et des mimétismes, l’anthropologie, la philosophie vont se rencontrer pour aborder les modes, d’autant plus que l’historien comprend vite qu’il n’échappe pas lui-même au phénomène des modes intellectuelles. S’interroger sur la mode, c’est donc aussi porter un regard critique sur les paradigmes historiques, les choix intellectuels, les idées à la mode ou passées de mode...

Ressources en ligne

Mode, modernité, histoire (le 26 mai 2008) — Vincent Carraud et Vincent Duclert
Séance "Mode, modernité, histoire" animée par Sophie Coeuré et Béatrice Joyeux-Prunel (ENS).
Cette séance réunit les interventions de Vincent Carraud et de Vincent Duclert. Le premier propose une problématisation du concept de mode à partir de la méthode philosophique - la question centrale étant : peut-on parler des modes, peut-on parler de la mode ? Le second précise la position des historiens devant la succession des modes intellectuelles, proposant une analyse qui puise à l’histoire culturelle, à l’histoire des idées et à l’histoire intellectuelle de la France contemporaine.
Mode et sociétés : L’histoire sociale des modes – sources et méthodes (le 27 mai 2008) — Florence Gherchanoc, Valérie Huet et Anne-Marie Sohn
Mode et sociétés
Séance "L’histoire sociale des modes – sources et méthodes" animée par François Menant et Diane Chamboduc de Saint-Pulgent (ENS).
Cette séance confronte des méthodes et des chercheurs d’horizons a priori très différents, une différence qui semble plus forte que jamais lorsqu’il s’agit de recherche sur les modes vestimentaires. Florence Gherchanoc et Valérie Huet présentent une véritable méthodologie pour l’étude des modes vestimentaires dans l’Antiquité grecque et romaine. Anne-Marie Sohn aborde la question sous l’angle de l’histoire contemporaine, une période pour laquelle les sources documentaires semblent abondantes, tout en mettant en évidence les difficultés qui demeurent pour l’historien des modes dans une perspective sociale.

Mode et sociétés : La mode, un moment des années 1960 (le 28 mai 2008) — Dominique Veillon et Larissa Zakharova
Mode et sociétés
Séance "La mode, un moment des années 1960" animée par Béatrice Joyeux-Prunel et Blaise Wilfert (ENS).
L’histoire des modes s’est développée tout particulièrement pour l’étude des années 1960, cette époque où la mode, telle que nous la connaissons aujourd’hui, semble faire son apparition : lancement du prêt-à-porter, augmentation de la consommation vestimentaire, libération de la femme, multiplication des styles et des tendances, rationalisation des techniques de vente et de promotion des styles et des modes de vie, de penser, d’être, censés les accompagner.
Dominique Veillon présente ses travaux sur la mode en France dans les années Soixante, et les perspectives qui s’offrent aujourd’hui aux chercheurs intéressés par le sujet. Larissa Zakharova présente ses travaux sur la mode en Union soviétique à la même époque : l’URSS, pays prétendument sans histoire, où l’idéologie communiste récusait toute mode comme élément de la culture capitaliste, échappa-t-elle pour autant aux modes vestimentaires ?

Mode et sociétés : Mode, production, consommation (le 28 mai 2008) — Gil Bartholeyns, Eugénie Briot et Pierre Vernus
Mode et sociétés
Séance "Mode, production, consommation" animée par Claire Lemercier (IHMC) et Florence Brachet-Champsaur (IHTP).
Gil Bartholeyns présente ses travaux sur le "besoin de paraître" dans la société médiévale, sur les liens entre marché du textile et culture vestimentaire en Europe au XIVe siècle.
Eugénie Briot expose ses recherches doctorales sur le parfum au XIXe siècle et son industrie.
Pierre Vernus présente ses travaux sur la soierie lyonnaise du XIXe au XXe siècle, et plus particulièrement sur les innovations successives de cette branche importante de l’industrie française du luxe, pour survivre dans la concurrence internationale.

Mode et sociétés : La mode et la cour dans l’Europe médiévale et moderne (le 28 mai 2008) — Philippe Braunstein, Élodie Lecuppre-Desjardins et Marie-Karine Schaub
Mode et sociétés
Séance "La mode et la cour dans l’Europe médiévale et moderne", animée par Antoine Lilti (ENS) et Alban Gautier (université de Boulogne-sur-Mer).
Depuis les travaux de Norbert Elias, il est acquis que les cours de l’Europe moderne ont joué un rôle important dans la diffusion des modes en suscitant des mécanismes d’imitation sociale. Cette séance revient sur ces enjeux d’histoire sociale et politique, essentiellement à partir des modes vestimentaires, en confrontant le rôle des cours et celui des villes.
Élodie Lecuppre-Desjardins montre l’importance de la cour de Bourgogne dans la mise en place, au XVe siècle, de nouvelles habitudes vestimentaires, liées à la représentation du pouvoir et du prestige social. Philippe Braunstein développe l’exemple du "livre des costumes" de Matthäus Schwartz, document exceptionnel dans lequel un banquier d’Augsbourg, au XVIe siècle, s’est fait représenter dans les différents costumes qu’il a portés tout au long de sa vie. Marie-Karine Schaub insiste sur le rôle des cours dans la transformation des habitudes vestimentaires, sociales et architecturales, dans la Russie en pleine mutation des XVIe et XVIIe siècles.

L’histoire et les apparences : Exposer la mode et son histoire (le 29 mai 2008) — Menehould de Bazelaire, Anneliese Heinzelmann, Catherine Join-Diéterlé et Catherine Ormen
L’histoire et les apparences
Séance "Exposer la mode et son histoire", animée par Béatrice Joyeux-Prunel et Côme Fabre (ENS).
Cette séance est consacrée à une spécificité forte de l’histoire de la mode : elle travaille sur des objets. Proche en cela de l’histoire de l’art, elle fait intervenir des métiers divers : non seulement l’historien chercheur, mais aussi et surtout le conservateur de musée, dont la préoccupation n’est pas seulement de reconstituer une histoire visuelle des modes, mais également de conserver les vêtements, de les mettre en valeur et de les exposer. Dans ce cadre, la rencontre avec les professionnels de la mode est essentielle – qu’il s’agisse de marketing, de design, de politique patrimoniale pour certaines grandes maisons, ou de la fabrication des vêtements et de leurs accessoires.
Menehould de Bazelaire, responsable du patrimoine chez Hermès, Anneliese Heinzelmann, directrice des ateliers de plusieurs maisons de haute couture parisienne, Catherine Join-Diéterlé, directrice du musée Galliéra et directrice scientifique de la première chaire d’histoire de la mode (créée en 2008) à l’École du Louvre, enfin Catherine Ormen, créatrice du Musée de la mode de Marseille et commissaire d’expositions, ont accepté de confronter leurs problématiques, leurs méthodes et leurs approches de l’histoire des modes et des objets de mode.

L’histoire et les apparences : L’histoire des apparences – une mode ? (le 29 mai 2008) — Maria Giuseppina Muzarelli, Nicole Pellegrin et Georges Vigarello
L’histoire et les apparences
Séance "L’histoire des apparences – une mode ?" animée par Nadeije Laneyrie-Dagen (ENS) et Romain Thomas (université de Lyon II-EPHE).
L’histoire des apparences est-elle une mode ? Le succès des publications y afférant semble le confirmer, qu’il s’agisse de l’histoire du corps, de celle de la sexualité, ou du renouveau de l’histoire de l’art sous l’impulsion des visual and cultural studies. Qu’elle soit une mode, cependant, n’enlève rien aux exigences de méthode, de rigueur et d’innovation qui pèsent sur ceux qui veulent s’y consacrer.
Spécialiste de l’histoire de l’hygiène, de la santé, des pratiques corporelles et des représentations du corps, Georges Vigarello est au centre du renouvellement de l’historiographie française sur les apparences. Son intervention montre que l’histoire des modes abordée comme histoire des apparences est encore riche de chantiers non défrichés. Celle de Maria Giuseppina Muzarelli déploie les images étonnantes d’une histoire de la chaussure qui reste à explorer. Nicole Pellegrin propose une approche dynamique de l’histoire des modes comme "histoire totale", où toutes les échelles, toutes les questions, toutes les méthodes et toutes les disciplines sont requises.

Musée Christian Dior à Granville (Normandie)


Un lieu coup de cœur !

Le musée se situe dans la Villa "Les Rhumbs", maison d'enfance de Christian Dior (1905-1957) qui fonda sa maison de haute-couture en 1946 à Paris, avenue Montaigne. Issu d'une famille de notables normands ayant fait fortune dans l'industrie des engrais, l'inventeur du New Look naquit à Granville et il passa ses premières années dans cette station balnéaire de la Manche.
C'est dans cette villa, dotée d'un magnifique jardin à l'anglaise surplombant la mer du haut d'une petite falaise, qu'est installé ce charmant musée, ouvert de mai à septembre, qui fonctionne par expositions temporaires (en 2008, une exposition sur "les Dandysmes (1808-2008), de Barbey d'Ayrevilly à Christian Dior". Son jardin est en revanche ouverte toute l'année.

Le musée détient aussi un important patrimoine d'objets ayant eu de près ou de loin un lien avec Christian Dior et ses créations.