Tout de même. Cela fait longtemps que savants ou artistes nous signifient que nos vêtements ne sont pas qu'un assemblage d'étoffes destinées à rendre nos corps présentables en public. À l'évidence, cet appareil éminemment social mérite sérieuse réflexion. Voire.
Ce n'est pas seulement un simple répertoire de formes et de motifs annonciateurs de qui l'on est et d'où l'on vient, ni une somme d'objets dont la mode nous enseigne depuis belle lurette les combinaisons. Parce qu'il implique d'emblée un regard, le sien et celui des autres, le vêtement est aussitôt un vêtir, un acte autant qu'un artefact. L'habit est l'être habillé. C'est pourquoi on lui prête volontiers d'étranges pouvoirs qui se mêlent au quotidien de nos usages : parler, tromper, changer, éduquer, voyager... Les frères Goncourt ne disaient-ils pas que l'amour n'était qu'un rêve à propos d'une robe ? Tourner autour du vêtement en faisant varier les points de vue, c'est ainsi qu'il a plu à l'auteur de questionner nos manières d'être et de vivre habillé.
Odile Blanc est historienne du Moyen Âge de formation, tombée irrémédiablement dans l'étude du vêtement et du textile. Elle travaille depuis 2007 à l'Institut national du patrimoine, département des restaurateurs.
Odile Blanc est historienne du Moyen Âge de formation, tombée irrémédiablement dans l'étude du vêtement et du textile. Elle travaille depuis 2007 à l'Institut national du patrimoine, département des restaurateurs.