Ce nouveau séminaire met à l’honneur les images et plus largement les univers matériels et visuels dans une perspective anthropologique et historique. Chaque séance, sous forme de journée, est l’occasion d’écouter plusieurs chercheurs de niveau international sur un sujet de leur choix, auquel ils donnent une dimension méthodologique. La photographie, l’ornement, le rituel, la propagande, l’iconoclasme, les médias, le film d’archives, l’histoire de l’histoire de l’art, l’invisible, la croyance aux images, la consommation, les imaginaires, le patrimoine, le corps, la mode ou la fiction seront abordés. La diversité, pour cette année inaugurale, permettra de faire un tour d’horizon des débats et enjeux actuels, sans a priori de discipline, d’aire culturelle ni de période.
Organisation: Gil Bartholeyns, Lille 3
Maison de la recherche, Campus Pont-de-Bois, Univ. Lille 3
(salle 019)
Une culture de l’apparence ce sera un monde de références matérielles et visuelles plus ou moins perceptibles ou sensibles lorsqu’on y entre : dans l’été, dans une prison, dans le milieu sportif. Mais aussi dans une œuvre ou dans un genre. Et, à plus grande échelle, d’une société à l’autre, d’une époque à l’autre. Mais ce n’est pas un « style » au sens classique, ni un Zeitgeist donnant à toutes choses une sorte de parenté isolante. Au contraire, il s’agit toujours d’un univers qui prend sens, se pratique et (pour nous) se dévoile par rapport à d’autres.
« La fabrique des corps d’été. Soin des apparences et culture visuelle au 20e siècle »
Christophe Granger (Université Paris 1)« Contes de fée et robes de princesses : le merveilleux du vêtement, le rêve dans le
commerce » Odile Blanc (Institut national du patrimoine)« La culture du faux/du vrai et l’émergence de la “griffe” dans les modes franco-américaines au milieu du 20e siècle »
Véronique Pouillard (Université libre de Bruxelles / University of Harvard)
Une peinture ou un film trahit son historicité par l’aspect et le sujet. Cette visibilité du temps de et dans l’image joue également quand celle-ci met en scène le passé. Un même passé change avec le temps, et cette trajectoire ne se résume pas à la quête historienne d’une représentation vraie. Ce « temps du temps » marque aussi les images et les objets futuristes : ils changent et finissent par donner à voir du futur passé. Passé et futur sont ici réunis, car nous n’avons pas affaire à des représentations pour l’un, et à des imaginaires pour l’autre, mais à des opérations proches qui consistent à « réaliser » des mondes qui sont assez différents du nôtre pour être identifiables et qui possèdent parfois une vie propre. Dans quelle mesure, alors, les marques visuelles d’historicité et plus généralement les images de l’inactuel fabriquent-elles le sentiment du présent ?
« Les usages et recyclages des images d’archives de la Grande Guerre de l’époque à nos jours : du temps filmé à l’actualisation du temps »
Laurent Véray (Université Paris 10)« La colorisation des images d’archives. La technique, l’histoire et le temps »
Julie Maeck (FNRS – Université libre de Bruxelles)« Monstres de lac et soucoupes volantes : comment les images construisent le passé et le futur »
Pierre Lagrange (Université d’Avignon – Sciences et Langages Appliqués)« Mille fins de monde : l’apocalypse au cinéma »
Daniel Bonvoisin (Média Animation, Brussels) (sous réserve)