A partir
du 16 janvier 2013, la Cité internationale de la dentelle et de la mode
présente l’exposition « Plein les yeux ! Le spectacle de la mode ».
Au travers de costumes, photos, extraits de films, croquis, peintures et pièces
de haute couture, l’exposition montre qu’au fil des époques, la mode a mis le
corps en scène en le repoussant au-delà de ses limites naturelles. Elle
illustre le rapport spectaculaire
qu’entretient la mode avec le corps.
D’un
côté, un corps contraint dans des armatures volumineuses ou dans des corsets et
de l’autre, une silhouette magnifiée et métamorphosée par l'inventivité des
créateurs, comme par la splendeur des étoffes et la performance des techniques.
Plusieurs silhouettes emblématiques, du XVIe
siècle à aujourd'hui, rappellent combien le corps de mode a pu prendre des
formes étonnantes et extraordinaires. Aux pièces historiques et aux tenues signées
Chanel, Christian Dior, Givenchy, Thierry Mugler… se mêlent des robes mythiques
portées dans Autant en emporte le vent
ou La Reine Margot. Car le cinéma a
bien saisi l'aspect spectaculaire de ces formes pour les reprendre dans ses
grandes productions.
LE PARCOURS DE
L’EXPOSITION :
La
scénographie se développe autour de cinq
actes qui illustrent ce rapport théâtral du corps avec la mode :
Au départ
une « FRAISE
PARTY » aborde les impressionnantes fraises et autres grands
cols qui ont connu leur apogée en Europe à la fin du 16e siècle. Ces
accessoires, par leur blancheur, le raffinement des dentelles et leur volume
visent à éclairer le visage qui est alors considéré comme le siège de l’âme de
l’individu. A noter que la gêne occasionnée entraine inévitablement un port de
tête raide et droit, révélateur des postures des élites sociales de l’époque.
Les moqueurs et moralistes ont rapidement considéré la fraise comme un atour de
vanité.
Ensuite,
ce sont « LES
HABITS DE LUMIÈRE », le luxe et la magnificence des ornements
qui sont présentés. Pour les Princes, il s’agit d’être éclatants dans des
habits tissés ou brodés d’or et d’argent. Etre ainsi vêtu tient de la
performance physique (poids, gêne du corps, volume encombrant) mais ce qui
compte c’est de captiver le regard et éblouir le spectateur. C’est ce que
restitue la robe Renaissance portée par Isabelle Adjani dans La Reine Margot (1994 - P.
Chéreau), qui avec sa longue et lourde traine de soie rouge aux motifs
entrelacés, crève majestueusement l’écran.
Plus
loin, on s’intéressera aux « CORPS EN CAGE ». Car s’habiller a pu
revenir à endosser une carapace ! Deux tendances sont recherchées :
amplifier le volume des hanches ou resserrer la taille. Tailleurs et couturiers
rivalisent d’imagination pour déformer les silhouettes et inventer des tenues
spectaculaires. Le cinéma a beaucoup contribué à rendre mythiques ces
robes-cages, immortalisées dans Autant en
emporte le vent (1949 - V. Flemming) ou Lola
Montès (1955 - M. Ophüls).
Par
contraste avec ses volumineuses extensions, le corset dessine une taille fine
au féminin... comme au masculin ! Le corps ainsi redressé et rigidifié se
donne une belle prestance, qui se rappelle encore aujourd’hui dans le «
tiens-toi droit(e) » que tout parent assène à
ses enfants.
Au cœur
du parcours, un espace « COSTUMERIE » invite le public à faire
lui-même l’expérience du changement de silhouette par l'essayage de répliques
d’accessoires et de costumes du 16e au 20e siècle. Ces
costumes sont réalisés avec le concours du lycée des Métiers des Arts, du
spectacle et de la création textile « La Source » de Nogent-sur-Marne, sections Spectacle « DMA Costumier Réalisateur »,
«DTMS Habillage » et « Chapellerie Mode et Spectacle ».
En
conclusion, « UN DEFILÉ DE MODE » décline les mises en
scène du corps chez les créateurs contemporains. On assiste à un véritable
télescopage de styles vestimentaires : épaules larges, formes exubérantes
ou près du corps, motifs éblouissants… Chanel, Christian Dior, Givenchy,
Jean-Paul Gaultier, Christian Lacroix, Hubert Barrère et On aura tout vu… lient
créativité et clin d’œil à l'histoire pour des silhouettes spectaculaires qui
en mettent « plein les yeux ! ».