Université de Lille 3 - Maison de la Recherche - salle F0.41
9 h 45 h - 17 h
« Reconstitution
historique », « simulation historique » ou « histoire vivante »
sont autant d'expressions qui désignent des pratiques de recomposition du
passé, à travers un événement marquant de celui-ci ou le mode de vie militaire
ou civil d'une période donnée. Très vivantes dans les pays anglo-saxons (historical reenactment, living history), ces pratiques sont en
plein essor en France. Les acteurs y sont de plus en plus nombreux, avec une
prédilection pour le Moyen Âge. Une « Association pour l'histoire vivante »
s'est créée pour en faire la promotion et diffuse des publications spécialisées.
Un magasine Vivre l'histoire est
apparu début 2014.
La
pratique de la recomposition physique, matérielle et visuelle du passé reste toutefois
en marge du monde scientifique et académique, à quelques exceptions près
(archéologie expérimentale pour la reconstitution des techniques ; expérimentation
du geste, par exemple). Elle attire néanmoins depuis peu l'intérêt de
chercheurs en histoire, en sociologie ou ethnologie qui étudient cette activité
bien au-delà se son aspect récréatif. On appréhende ainsi à travers elle les
usages et l'appropriation publiques du passé et de l'histoire (Gil Bartholeyns,
2013 ; Marilyne Crivello, 2014), les enjeux identitaires et mémoriels (Audrey
Tuaillon-Demesy, 2013), les dispositifs et méthodes de simulation historique (programme
« Toutes époques confondues : la simulation historique et ses méthodes »
du Labex « Les passés dans le présent », université de Paris 10).
Notre
propos, dans le cadre du séminaire de l'axe Cultures matérielles et visuelles
de l'IRHiS, est d'envisager la place de ces dernières dans les pratiques de
reconstitution historique. Une grande partie de ces activités passe en effet
par la re-création des cultures matérielles de la période appréhendée par les
reconstituteurs. La culture matérielle d'une époque donnée fonctionne en effet
comme le signe ou marqueur visuel du temps historique recréé, sans lequel la
simulation ne peut s'opérer. La reconstitution des costumes historiques servira d'étude de cas pour notre séminaire en
2015.
On
s'interrogera sur les points suivants :
§ Les pratiques et usages de la recréation
historique : diversité des pratiques, moteurs et interprétations
§ Les méthodes de recherche et de reconstitution
technique employées par les reconstituteurs
§ Les liens possibles entre la recherche académique et
la reconstitution historique
Organisation
: Isabelle Paresys, maîtresse de conférences en histoire, IRHiS - CNRS, dans le cadre de l'axe « Cultures visuelles et matérielles » et de son séminaire doctoral
PROGRAMME
9
H 45 : Introduction à la journée (Isabelle Paresys, Irhis)
10 h
Isis Sturtewagen
Université
d'Anvers, Belgique, doctorante en histoire médiévale
From bonnets to buttons; the
relevance of recreating historical dress as academic practice
11 h 30
Audrey Tuaillon Demésy
Université
de Franche-Comté, UPFR des sports, maître de conférences en sociologie
L'histoire vivante médiévale, entre
costumes et culture matérielle
13 h : déjeuner
14
h
Stephanie Selmayr
Past
Pleasures Ltd. & Historic Royal Palace, Grande-Bretagne
Bringing history to life :
re-creating historical Renaissance garments
15 h 30
Martine Teunissen et Loïc Benot
Beleef
Het Verleden/Experience the Past (Pays-Bas) et "De Pied en Cap",
agences d'interprétation du patrimoine, Paris
Reconstitution vestimentaire, gestion des sites et médiation
sur les sites patrimoniaux et musées
17
h fin de la journée