
lundi 16 août 2010
Esprit des Modes au Grand Siècle

mardi 10 août 2010
Apparence(s) – n° spécial 2011 : « De tous poils»

Apparence(s) – n° spécial 2011 : « De tous poils»
L’homme est une bête à poils, comme le dit Claude Gudin dans son Histoire naturelle du poil (2007). Il possède 3 à 5 millions de poils sur l’ensemble du corps, certes pas tous visibles, soit plus de follicules pileux que la plupart des autres primates.
Chevelure, barbe, moustache, poils, toison, fourrure, pelage, la symbolique du poil est complexe. Evocation de l’animalité, il excite le désir, ou suscite le dégoût. Fantasme érotique, célébré par les poètes et les peintres, le poil fut censuré dans le cinéma et la bande dessinée japonaise, avant d’être aujourd’hui nié par la pornographie occidentale, qui valorise l’épilation intégrale. Les cheveux longs et la pilosité naturelle, symboles des années hippies ont cédé la place au diktat hygiéniste du menton rasé et du corps glabre. Caractère sexuel secondaire, souvent interprété comme un marqueur de genre, masculin ou féminin, le poil ne s’en prête pas moins à toutes les transgressions du genderfuck.
La revue Apparence(s) consacrera en 2011 un numéro spécial « de tous poils » à la question de la pilosité et de la chevelure. Elle accueille, dans une perspective interdisciplinaire, toute proposition d’articles portant sur ces objets de représentations mentales et iconographiques. Les thèmes suivant sont proposés :
- Usages, sémiologie et symboliques
- Poil(s) et genre
- Pilosité dans les représentations iconographiques
- Imaginaires et fantasmes
- Ornements et esthétiques du corps
- Production et consommation (dépilatoires et cosmétiques)
Apparence(s) est une revue hébergée par Revues.org (http://apparences.revues.org).
Voir les modalités de soumission sur le site de la revue : http://apparences.revues.org/index127.html
samedi 17 juillet 2010
Apparence(s) - 2011 Special issue : "OF ALL HAIRS"
Man is a beast with hairs, as Claude Gudin said in A Natural History of Hair (2007). Human has 3 to 5 million hairs on the whole body, certainly not all visible, in other words more hairy follicles than most other primates.
Hair, beard, moustache, hairs, fleece, fur, coat, symbolism of hair is complicated. Evocation of animality, hair stimulates the desire, or causes dislike. Erotic fantasy celebrated by poets and painters, it was censured in movies and Japanese comics, before being today denied by the Western pornography which values full waxing. Long hair and natural hairiness – symbols of the hippie period – gave place to the sanitary/hygienic diktat of shaven chin and hairless body. Secondary sexual aspect, often interpreted as a gender mark, male or female, hair does not lend itself at least to all the transgressions of “genderfuck”.
The electronic journal Appearance(s) devotes a special issue “Of all hairs” to the question of hairiness and head of hair. The journal collects, in an interdisciplinary perspective, any proposal of articles dealing with these subjects of mental and iconographical representations. The following topics are proposed:
- - Uses, semiotics and symbolic
- - Hair(s) and gender
- - Pilosity/Hairiness in iconographical productions
- - Imaginaries and fantasies
- - Ornaments and aesthetics of the body
- - Production and consummation (depilatories and cosmetics)
Apparence(s) is an electronic journal hosted by Revue.org (http://apparences.revues.org)
Please submit your proposal before October 30th, to isabelle.paresys@univ-lille3.fr and to florence.tamagne@univ-lille3.fr.
See how to submit on the website of the journal: http://apparences.revues.org/index127.html
jeudi 17 juin 2010
Esprit lingerie (exposition)

Du 11 juin au 7 novembre 2010
La Cité internationale de la dentelle et de la mode de Calais consacre une exposition d’envergure à la lingerie féminine.
Evénement phare de la saison estivale, « Esprit Lingerie » interroge de façon inédite les rapports existants entre le vêtement et le sous-vêtement au XXe siècle.
Véritable patrimoine économique, historique et culturel, la production de la dentelle de Calais est aujourd’hui en majeure partie au service de la lingerie. L’exposition est également l’occasion de faire valoir l’intérêt collectif pour la sauvegarde de ce secteur d’activité industrielle reconnue dans le monde entier.
« Esprit Lingerie » permet de découvrir des modèles réalisés par de grands couturiers, créateurs et lingers, un zoom sur la lingerie et la dentelle dans la production cinématographique américaine des années cinquante ou encore l’évolution de la lingerie depuis les années 1980 jusqu’aux tendances actuelles par le biais d’œuvres artistiques contemporaines. L’exposition accueille également les œuvres des élèves d’Esmod Roubaix et de jeunes professionnels soutenus par l’association « Maisons de mode » qui ont participé au concours de création « Esprit dessous-dessus ».
L’exposition dévoile la place de plus en plus importante accordée à la lingerie dans les ateliers des maisons de Haute Couture dans le sillage du développement des licences au point de permettre aujourd’hui aux dessous de prendre le… dessus.
jeudi 27 mai 2010
Corps en guerre dans la presse magazine
Séminaire Presse Magazine, source et objet d’histoire
Vendredi 4 juin 2010 – 15h-17h30
La représentation des corps en période de conflits revêt des enjeux symboliques forts, notamment autour de l’irreprésentable qu’est la mort. Quelle place les discours médiatiques accordent-ils aux corps des belligérants mais aussi à ceux des populations civiles ? Quel(s) sens donnent-ils aux corps blessés, morts ou torturés ? Comment les mettent-ils en mots et en images ?
Le séminaire tentera de brosser un état des lieux de l’évolution des représentations des corps dans la presse magazine française lors des conflits de la guerre d’Algérie, la guerre du Vietnam, le conflit israélo-palestinien et la guerre en Irak.
Responsable séance :
Emilie Roche, Maître de conférences en SIC Université Sorbonne Nouvelle Paris 3, travaille sur les représentations de la violence et de la torture dans la presse française pendant la guerre d’Algérie.
Intervenantes :
Isabelle Hare, Maître de conférences en SIC Université de Poitiers, travaille sur les représentation médiatiques du conflit israélo-palestinien.
Sara Daniel, journaliste au Nouvel Observateur - reporter de guerre.
Sara Daniel, Voyage au pays d’Al-Qaida, Paris, Seuil, 2006.
Lieu :
Centre d’histoire de Sciences Po, 56, rue Jacob 75006 Paris, 1er étage.
mercredi 12 mai 2010
"Made in ?"

Exposition « Made in » : du 22 avril au 21 mai 2010 - BU de Droit-Gestion, Espace Culture (université de Lille 2)
Les étudiants de la Faculté de Finance, Banque et Comptabilité de Lille 2 et du lycée Gaston Berger présenteront des travaux originaux (peintures, collages, objets) réalisés sur le thème du vétement professionnel, dans le cadre de l'Atelier de pratique artistique de Bénedicte Van Tichelen.
Exposition « Made in » : du 22 avril au 21 mai 2010 BU de Droit-Gestion, Espace Culture, selon les horaires d'ouverture de la bibliothèque
Chemise blanche : un vêtement professionnel pour réfléchir à un métier (Isabelle Roussel-Gillet & Bénédicte Van Tichelen)
Retour sur une expérience pédagogique menée avec les étudiants en première année de licence en université dans le cadre d’un atelier « Identités et arts plastiques » conduit par Bénédicte Van Tichelen[1] et Isabelle Roussel-Gillet, en 2009-2010. Le cours est ainsi présenté dans le programme lorsqu’il est créé en 2009 :
Identités et expression artistique : approche pratique par l’expression artistique de son identité personnelle et de son devenir professionnel. Ce cours utilise des techniques artistiques (arts plastiques, voix et images) afin de contribuer au développement personnel mais aussi de mettre en relation l'expression artistique et le contexte professionnel. Les stimulations viendront de la vidéo, de la peinture et de l’art contemporains.
Objectif final : exposition d’arts plastiques sur le thème de la distribution textile.
Certains choisirent d’imaginer leur futur métier, d’autres de rêver à un métier qu’ils n’exerceraient pas. Ils se mirent à peindre, couper, d’autres à coudre, à tordre… pour dire et nous dire comment ils pensent la société du travail.
Si l’expression made in cousue à l’intérieur du vêtement signale un pays de fabrication, le projet artistique collectif impose à chacun de refabriquer un autre vêtement made by myself et de se poser une question qui implique la personne : Le format XXL du vêtement demandant des épaules larges : faut-il l’ajuster ? À quel corps ? Que faire avec ce vêtement neuf, jamais porté, sans vécu, privé d’anecdote, de parfum, de trace ? Quel métier vais-je interroger ? Pourquoi ? Existe-t-il un état de vêtement qui serait plus « professionnel » ?
En pratique
En ce qui concerne le choix du métier, certains ont choisi leur futur métier, comme cet étudiant voulant devenir manager d’une concession automobile.
Le titre du cartel « Blanc de travail et col bleu » inverse les expressions liées aux vêtements de travail et joue d’un chiasme, d’une symétrie inversée. La moitié de la chemise est cousue à une moitié de bleu de travail. Ce dernier provient d’un atelier, il appartenait à un ouvrier et est donc usagé et taché à la différence de la chemise neuve. Le texte du cartel explique le désir d’établir une synergie en rompant la séparation entre la force de vente et l’atelier mécanique que conforte la séparation spatiale : « La réussite d’une concession automobile pour affronter la surenchère de compétitivité passe par la collaboration entre l’atelier et l’équipe de vente ». La photographie du travail final peut venir étayer un dossier de Curriculum vitae. Une future acheteuse textile pense à la nécessité d’éviter les produits fabriqués par des enfants et choisit d’épingler cette violence faite aux « petites mains ». Une future inspectrice des impôts s’interroge sur le blanchiment d’argent. En phagocytant un commercial par une ceinture sur laquelle on peut lire trois mots - pression, résultat, compétition - un travail interroge la pression des objectifs. Le torse est gonflé, se boursoufle, grossit.
D’autres métiers ne correspondent pas au projet professionnel mais au désir de penser le vêtement : la styliste (le vêtement à l’atelier), la meneuse de revue (le vêtement de scène), le rocker (le vêtement mythique)…
« Chacun était invité à prendre un manteau et à le mettre dans une voiture qui partait en Bosnie, où la guerre faisait rage ».
Que signifie la tentation de célébrer cette blancheur (celle du col blanc), de passer par d’autres corps de référence, des corps souvenus ? Le vêtement, on le sait, recouvre toujours le fantasme de changer de peau.
Taille ?
La contrainte imposée se doublait du choix d’un format de l’excès, celui du XXL, métaphore de ce travail qui demande des épaules larges dans l’esprit d’étudiants qui construisent leur identité professionnelle. Nous nous doutions bien que le choix de ce matériau interrogerait les étudiantes, en les confrontant à un vêtement que la taille ne rendait pas mixte. Quelques unes allaient-elles penser cet écart ? Comment traduiraient-elles une pensée de l’écart ou comment la résorberaient-elles ? Un travail transforma la chemise en corset de meneuse de revue, un autre en robe de haute couture. Une robe qui occupa l’espace par sa taille sur mannequin, son socle, son amplitude et son ombre portée.
Chemise ?
Chemise masculine de jour et chemise féminine de nuit.
Chacun devait donc a priori se frotter à un écart, à une mise à distance avec ce vêtement qu’il ne s’agissait pas de passer ou de mettre mais d’installer.
Chacun ne l’ayant pas choisi.
Chacun problématisant son rapport à l’uniforme, à la norme auquel résiste l’individualité. Devenir « cadre ».
Chacun le sachant jamais porté, privé d’anecdote, de trace, de parfum. Un vêtement sans vécu loin des pratiques de Boltanski, que nous leur avions présentées.
Une autre chemise en carton, tenue sous le bras, signale la maîtrise d’un dossier.
Chemise : emploi métonymique de formations paramilitaires, exemple : chemises brunes.
« Changer d’avis comme de chemise », « Être comme cul et chemise »…
Made ?
L’article du dictionnaire « to make » leur fût distribué pour un chemin du Made in China au Ready-made de Duchamp.
Un travail collaboratif
Isabelle Roussel-Gillet
3 mai 2010
[1] Bénédicte Van Tichelen est professeur d’arts plastiques et peintre. Isabelle Roussel-Gillet est maître de conférences et commissaire d’exposition. Elles collaborent pour la première fois et ont conçu cet atelier pour des étudiants hors parcours artistique. Les expositions se sont tenues au SCD de La faculté de droit de Lille et à l’IMD de Roubaix en mai 2010. Nos remerciements à Elise Anicot, Maud Herbert, Isabelle Colin-Lachau, Ingrid Delerue, Halima Koudri et aux étudiants de l’atelier. Chaque étudiant a assumé son travail par le cartel indiquant ses prénom et nom. Crédits photographiques : B. Van Tichelen.