samedi 10 décembre 2011

S'habiller à la soviétique. La mode et le dégel en URSS [livre]


Moscou, juin 1959. Les mannequins de la Maison Dior défilent au Palais des sports. Pendant ce temps, les Soviétiques ordinaires font la queue des heures durant devant les magasins et cherchent désespérément de quoi se vêtir. La mode a pourtant droit de cité au pays du socialisme. Des revues spécialisées existent, les nouvelles tendances lancées par les créateurs moscovites passent aux actualités cinématographiques, tandis que les zazous soviétiques arborent pantalons moulants, vestes bariolées et cravates lacets...
L'univers de la mode reflète toutes les contradictions du Dégel et de la déstalinisation. Les tentatives pour "éduquer le goût" des Soviétiques, les efforts pour adapter la production vestimentaire à la demande, la timide ouverture de la société vers l'Occident cohabitent avec un système fortement hiérarchisé et centralisé. À partir d'archives inédites, Larissa Zakharova dresse un tableau passionnant de la vie quotidienne de millions de Soviétiques. Et montre que, dans une société qui se proclame égalitaire, la distinction sociale passe d'abord et surtout par la façon de s'habiller.
Larissa ZakharovaS'habiller à la soviétique. La mode et le Dégel en URSS, CNRS, coll. « Mondes russes », 2011.

Brocards des XVe et XVIe siècles [livres]

La technique des brocarts appliqués est maintenant percée à jour ! L'Institut Royal du Patrimoine artistique de Belgique vient de publier un ouvrage important sur cette technique d’imitation en relief des textiles de brocarts mise au point dans les anciens Pays-Bas et diffusée dans toute l’Europe aux xve et xviesiècles: le résultat de dix années de recherche et une référence internationale pour l’étude et le traitement respectueux de la polychromie des sculptures, des décors en relief de certaines peintures et peintures murales.

I. GeelenD. Steyaert
Imitation and Illusion
Applied Brocade in the Art of the Low Countries in the Fifteenth and Sixteenth Centuries
éditeur : Brepols, 2011

Beauty as Duty. Textiles and the Home Front in WWII Britain [exposition/exhibition]


October 8, 2011 - MAy 28, 2012 - Museum of Fine Arts - Boston (USA)
The British experience during and after WWII was quite different from that of Americans. From the fall of 1940 through the spring of 1941, Britain was subjected to relentless bombing in a terror campaign known as the Blitz. Even after the Allied victory, Britain continued to suffer shortages of everyday supplies, and rationing of both food and clothing continued. This exhibition looks at ways that textiles were put into service on Britain’s Home Front in the 1940s. Mass-produced “utility” clothes had to conform to strict government regulations, yet managed to be fashionable. Colorful scarves printed with motifs relating to British life during and after the War—many by the high-end London textile firm Jacqmar—were a practical way to spruce up a look. Utility dresses and propaganda scarves showed how fashion could be used as a powerful weapon to maintain morale in challenging and austere times. During a decade of extreme hardship, rationing and deprivation in Britain, beauty (in measured amounts) was not frivolous, it was a patriotic duty.
The objects featured are gifts and promised gifts to the Museum from the collection of Jean S. and Frederic A. Sharf. Mr. Sharf's passion for wartime London began in 1952, when he volunteered as a teenager in London's East End, an area especially hard hit by the Blitz. There he witnessed firsthand the resilience of the British people—a theme that resonates in the scarves and fashions presented in the exhibition.

mardi 6 décembre 2011

Corps et séduction : du charme à la manipulation [colloque]

Le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines organise, les 7 et 8 décembre 2011, un colloque international autour du thème « Corps et séduction : du charme à la manipulation ». Au programme de ces deux jours : mystères des apparences et périls de la séduction ; art, création, invention : corps transformés, corps fantasmés ; hommes irrésistibles et femmes fatales ; stars et modernité de la séduction.
Pour consulter le programme du colloque, cliquer ici.

Lieu du colloque : Université de Versailles Saint-Quentin, Auditorium de la bibliothèque universitaire

Master "Art History: Dress & Textile Histories" [formations]

The Master in Dress & Textile Histories creates specialists in the curation, interpretation and preservation of dress and textiles in museums, galleries, archives and historic interiors.


University of Glasgow.

dimanche 4 décembre 2011

Tenir boutique à Paris au XVIIIe siècle. Luxe et demi-luxe [livre]


C’est de sa vitalité commerçante au xviiie siècle que Paris tire sa renommée de capitale de la mode. Cette étude propose de découvrir le fonctionnement de la boutique, noyau de l’institution marchande, en l’observant dans son quotidien et dans les réseaux sociaux et territoriaux dans lesquels elle s’inscrit. Elle présente ses difficultés, ses clients et le jeu marchand sur la qualité des produits ; l’innovation commerçante bouleverse les habitudes et les traditions. La capacité des boutiquiers à inventer un marché qualifié de demi-luxe, parce qu’il a gardé l’apparence du luxe et qu’il s’ouvre par ses prix à une clientèle élargie, est capitale dans cette dynamique. Se crée un code du commerce et de l’échange où les habitudes anciennes, le troc et le crédit, coexistent avec le changement des modes de consommation et la naissance de nouveaux besoins.

En observant la boutique sous trois angles – culturel, géographique et économique –, Natacha Coquery apporte au lecteur un formidable éclairage sur le rôle des boutiquiers dans l’élargissement social du marché et l’avènement d’une culture de consommation. Elle dépeint un monde marchand entreprenant et actif, sans en cacher les faiblesses, dans un siècle ambigu qui balance entre archaïsme et modernité.

Natacha Coquery est professeur d’histoire moderne à l’université de Lyon II, spécialiste de la consommation, du crédit et du marché du luxe au xviiie siècle. Ce livre est issu de sa thèse d’habilitation à diriger des recherches.

Préface de Daniel Roche

Natacha Coquery, Tenir boutique à Paris au XVIIIe siècle. Luxe et demi-luxe. Paris, CTHS. 28  €

jeudi 1 décembre 2011

Prints ! In fashion and costume history 1750-200

Exposition du 25/06/2011 au 08/01/2012 à Hasselt au Modemuseum de Hasselt (Belgique)


Les textiles imprimés sont une forme d’art décoratif, tant pour les intérieurs de maison que les vêtements. La diversité des motifs reflète la tendance collective et l’esprit du temps de certaines périodes. En outre, l’impression de textiles constitue aussi un processus complexe et industriel soumis à la modernisation, à la mécanisation, à la recherche et à l’évolution technologique.

L’impression européenne des textiles trouve son origine en Inde, dans les années 2000 avant notre ère. Des étoffes imprimées ont été introduites en Europe par le biais du commerce (Compagnie néerlandaise des Indes). L’utilisation attrayante des couleurs et motifs a séduit les Européens qui convoitaient tout ce qui était exotique. De plus, cette étoffe représentait une alternative intéressante à la soie lourde, à la laine et au lin. L’offre fut rapidement dépassée par la demande et c’est ainsi qu’a vu le jour une économie florissante dans le secteur de la copie d’étoffes indiennes, ensuite adaptées en fonction du goût des Européens.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les motifs étaient principalement dérivés du modèle fleuri original d’Inde, mais la révolution industrielle a marqué un changement. Au début du XIXe siècle, l’impression de textiles est devenue un processus industriel qui a continué à se développer jusqu’à aujourd’hui sous l’impulsion de la science et de la mécanisation.
La mode actuelle propose aussi une grande variété d’imprimés soumis à certaines tendances. L’offre va de références à des modèles historiques (paysages, illustrations florales et bucoliques) en passant par de nouveaux motifs expérimentaux. Divers concepteurs et maisons de couture comme Emilio Pucci, Dries Van Noten, Hermès (carré) et Missoni en ont fait leur marque de fabrique.